Dès les années 1970 et 1980, la France avait commencé à renforcer sa législation pour aller dans le sens d’une meilleure protection de l’environnement. Les années 1990 ont vu apparaître de nombreux conflits autour des grands projets nationaux d’infrastructures de transport (notamment celui du TGV Méditerranée et du tunnel du Somport). C’est dans ce contexte social que la nécessité de faire participer le public à la réflexion sur les grandes opérations d’aménagement est apparue.

La loi du 2 février 1995, dite loi Barnier, institutionnalise la participation du public et crée la Commission nationale du débat public (CNDP). La CNDP devient une autorité administrative indépendante par la loi relative à la démocratie de proximité du 27 février 2002, dite loi Vaillant, alors que la France s’est engagée dans la convention d’Aarhus, ratifiée la même année. La loi dite « Grenelle II » du 12 juillet 2010 élargit ses attributions et modifie sa composition.

Historique du débat public

La loi n°83-630 relative à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de l’environnement, dite « loi Bouchardeau », apporte une première avancée en matière de consultation du public en réformant et en démocratisant les enquêtes publiques. Celles-ci ont désormais pour vocation non seulement de protéger la propriété privée contre les procédures d’expropriation mais également de prendre en compte la protection de l’environnement. Suite à cette loi, doit désormais être précédée d’une enquête publique « la réalisation d’aménagements, d’ouvrages ou de travaux exécutés par des personnes publiques ou privées, lorsque, en raison de leur nature, de leur consistance ou du caractère des zones concernées, ces opérations sont susceptibles d’affecter l’environnement ».
Cette directive 85/337/CEE qui prévoit l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement (homme, faune, flore, eau, sol, air, paysage, climat, biens matériels et patrimoine culturel) marque un premier pas dans la participation du public dans le processus d’élaboration des grands projets. Cette directive stipule que le public doit être informé des tenants et des aboutissants du projet pendant tout son processus d'autorisation ; elle a été révisée et complétée par celle du 3 mars 1997 (directive n°97/11/CE).
Cette déclaration a été faite lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Sommet "planète Terre") qui s’est tenue à Rio de Janeiro, au Brésil. Elle a permis de faire prendre conscience de la nécessité de protéger l’environnement et a fait progresser les droits et responsabilités des pays dans ce domaine. Elle affirme notamment que « la meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qu’il convient. Au niveau national, chaque individu doit […] avoir la possibilité de participer au processus de prise de décision […] ».
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